Chronique hebdomadaire de François Morel : A mourir de rire mais ce serait dommage
L’humour involontaire n’a pas cessé de fleurir. Juste après la tragédie de la rue d’Aubagne, le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin a tweeté « nous sommes effondrés », tandis que Éric Macé, le maire de Falaise a dit être tombé de haut quand il a appris que sa ville venait d’hériter d’une généreuse donatrice. On a pu lire dans les journaux que les évêques réunis à Lourdes allaient prendre le problème de la pédophilie à bras le corps. On a pu entendre sur France Inter l’annonce d’un débat sur les handicapés pour voir ce qui marche et ce qui ne marche pas.
A deux pas de la Maison de la Radio existe un musée du vin situé rue des Eaux. Récemment, Riad Satouf répondant à une interview disait « Je suis contre les généralisations en général. »
L’Humour Involontaire est une mine inépuisable et son bouquin recèle de trésors…
Les femmes et les hommes politiques ont beaucoup œuvré pour nourrir cet ouvrage.
Christiane Boutin a dit « Il ne faudrait pas que celui qui vient de donner son sperme s’en lave les mains ».
David Douillet a annoncé son prochain retrait de la vie politique, c’est dommage. Il est l’auteur de la phrase « On peut surtout avoir des acquis que l’on peut mettre dans tous les domaines possibles et inimaginaux. »
L’écrivain François Hollande, logique et précautionneux, a dit « Je demande aux français de ne pas aller dans les zones à risque car c’est dangereux. »
Jack Lang qui ne se résout jamais à faire comme tout le monde a dit « Je ne voulais pas être parachuté d’en haut ».
Les libraires, eux, en entendent de toutes sortes. On leur dit « Je cherche J’attends un enfant, mais je ne sais plus de qui… » ou « Je cherche l’Ancien Testament, à moins que vous n’en ayez un nouveau ? » « Avez-vous le dernier des Mohicans parce que mon fils a déjà le premier ? » On leur demande toute une littérature parallèle et inédite : « La pute » de Camus, « Un garage contre le pacifique » de Marguerite Duras, « Belle du seigneur » des Frères Cohen, « Pot-au-feu » d’Emile Zola, « Vendredi ou les dindes du Pacifique » de Michel Tournier, « Légumes du jour » de Boris Vian. De Marcel Proust on réclame « Du côté de chez Swatch » qui en effet est également une réflexion sur le temps.
En ces temps troublés, souvenons nous de Johnny Hallyday, mort il y a tout juste un an et qui a prononcé cette phrase d’une pureté absolue « Ce qui me rend heureux c’est d’être heureux. »