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++Màlaga, tu nous as pris dans tes "a" !!!!++
28 février 2022

Une nouvelle amie à notre table ...de cuisine !!!

Marthe( à droite) est comme nous venue d'ailleurs...c'est une cousine québecoise qui traduit elle aussi des textes....Ça rapproche et la cuisine comme décor n'était là que pour permettre à votre serviteur de préparer les galettes de sarrazin sans s'éloigner et pouvoir participer aux discussions mi-basques avec Antonio, mi-suisse avec Isabelle et mi-créole avec Lydia qui m'avait délégué ses pouvoirs culinaires. Belle table internationale comme j'aime.

SAM_1160

fleurs février

Photo d'essai avec mes fleurs de février pour un nouvel appareil déniché en segunda mano : la qualité du prix mais tellement mieux que ce B.. Dieu de portable pas toujours l'idéal sauf pour les selfies que je ne fais jamais 

Ci-après une lettre dirigée à France Inter pour demander une participation au jury du livre Inter 2022. Un vieux rêve de vieux fou mais qui ne tente rien n'a rien....Hélas une petite phrase qui doit naviguer dans les eaux cérébrales de certains autocrates russes et autres. Tout cela nous éloigne du Covid, de la crise climatique et accessoirement des élections. Le malheur côtoie parfois le bonheur comme je vous le laisse apprécier ci-après.

          Longtemps je n’ai pas eu accès aux livres. Ma prime enfance dans le onzième parisien ne fut que pleurs et rires dans les bras de ma mère trop pauvre pour envisager d’autres lectures que celles des romans photos si populaires dans ces années-là. Marguerite Yourcenar dit « que le pays où l’on est né est celui où l’on a porté un regard intelligent sur soi-même ». Alors ce fut dans un coin de Bretagne que l’alphabet s’imprima dans mes frêles méninges. Partout sur les murs s’affichaient des publicités ou « Dubon Dubonnet » ou « super cocotte SEB », je n’en pouvais plus de déchiffrer tous les codes. J’étais comme aspiré. Le bonheur c’est parfois le malheur qui sommeille. Ils se côtoyèrent bien souvent lors de vacances scolaires chez une Mamie Rosalie, une « fausse » grand-mère à moustache puisque maman avait perdu sa mère à l’âge de 2 ans. Son Café-Épicerie du village vendait le journal « Ouest-France » et quelques magazines dont le très célèbre « Détective » relatant crimes et faits divers. Pour le gamin de 7 ans que j’étais, l’enfant qui venait d’apprendre à lire, le paradis était donc sur terre et surtout dans les toilettes au fond du jardin, seul endroit tranquille pour lire en paix. Car lire chez Rosalie c’était aussi paresser et dans ce coin de terre, l’équivalent du pire défaut après la luxure. Corvées journalières : frotter le parquet à la paille de fer, cirer les pieds des tabourets, enlever les mauvaises herbes au jardin, toutes les tâches plus ou moins rebutantes qu’il me fallait accomplir avant de retrouver ma cachette. Supercherie pour ne pas être suspecté de fainéantise, je m’éclipsai sans l’objet de mon « crime », sûr de trouver dans ma « cabane » des coupures de presse soigneusement découpées en carrés inégaux pour servir de papier hygiénique !  Articles tronqués, souvent sans intérêt, sport, politique, cuisine …Tout y passait. ! Pas de Zola, pas de Balzac, encore moins de Proust mais des articles à l’infini dans la gazette locale. Faut-il y voir mon goût aujourd`hui pour les enquêtes de Philippe Jaenada, les aventures de Rouletabille, les fourberies d’Arsène Lupin, les aventures de Jules Verne et son Tour du monde en 80 jours, la comtesse de Ségur et son Général Dourakine peut-être le premier ouvrage qu’il m’ait été donné de lire en entier. Plus tard, la situation financière de mes parents s’améliorant quelque peu, je me ruais, à la faveur d’anniversaires, Noëls et récompenses pour le bon carnet de notes, sur les rayons de la Bibliothèque Verte enchainant les tours de piste avec Michel Vaillant, jouant au 6ème dans Le Club des Cinq et au 8ème dans Le Clan des Sept !! Plus tard j’échouai sur le rivage des Kessel et consort jusqu’à me gaver des Paroles de Prévert, des péripéties de Monte-Cristo, de la Valse des adieux de mon cher Kundera, le tout mélangé aux sirènes d’Homère, aux mots de Sartre et à l’Algérie de Camus.

Depuis lors, le monde s’est ouvert à mon désir de lire. J’aborde avec gourmandise mes amis espagnols et portugais. Dans leur langue originale, je vous aime Saramago, Jorge Amado, Chico Buarque, Eça de Queiroz, Mia Couto, Vasquez Montalbàn, Asturias y su Papa verde cher à mon cœur et à sa triste héroïne Mayari qui deviendra le prénom de ma fille chérie. Merci cher Perez Reverte le francophile, Almudena Grandes, Miguel Delibes, Camilo Cela et tous les autres que le temps qui me file entre les doigts me laisse entr’apercevoir dans un monde où les lignes de « front » et les lignes de « mire » resteront toujours moins puissantes que les mots dans les lignes du Roman.

PS. Le club de lecture de la « Escuela Oficial de Idioma » animé par Laura Galán s’enorgueillirait de la présence d’un de ses membres au grand jury du prix du livre Inter 2022.

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Commentaires
M
merci Françoise. Je ne savais pas que tu te souvenais aussi bien de Ossé mais les choses avaient un peu changé sauf les " chiottes " à ce que je vois. Besitos à tous. Je suis Mathilde dans son périple australien
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F
Je ne savais pas que la lecture t'avait intéressé si tôt dans ton enfance!! et voilà que ton récit, m'a catapulté 1/2 siècle en arrière au moins! je me retrouve chez la mamie Rosalie, comme si j'étais devant l'allée qui menait au potager, mais pour ma part sans les travaux en tout genre... <br /> <br /> Mais oui les papiers journaux découpés en carrés ou en rectangle et finissaient transpercés au crochet d'un boucher . <br /> <br /> La lecture prenait un tout autre sens ! pour ceux qui auraient voulu connaître la fin d'une pige mais laissait place alors à l'imaginaire peut-être<br /> <br /> D'ailleurs, je ne me rappelle plus vraiment à quoi j'occupais tout ce temps passer là-bas..<br /> <br /> J'espère que France inter sera intrigué par ce morceau d'histoire de ta vie et réalisera, le vieux rêve d'un vieux que l'on pourrait croire, fou, d'aimer ainsi la langue Française et pas que, d'ailleurs ....<br /> <br /> Et sinon, j'espère que tu auras fait honneur à la Bretagne avec tes galettes de sarrasin 👌😉. Vos ami(e)s ont dû se régaler 👍<br /> <br /> La bise à tous
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++Màlaga, tu nous as pris dans tes "a" !!!!++
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